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Le Coin de Ciel

Astronomie amateur pour les débutants

L'astronomie chez les amateurs

L'astronomie, qu'est-ce que c'est pour  nous autres, astronomes amateurs ?

Il s'agit en premier lieu d'un loisir d'observation de l'univers visible, des moyens à notre disposition aidés des connaissances issues de travaux « sérieux » d'astronomes de profession ainsi que de la connaissance cumulée à travers le temps et dont nous sommes tributaires.

Si on peut étudier certains éléments de l'univers (il s'agit davantage d'observations groupées, par exemple les occultations d'étoiles par les astéroïdes afin de déterminer leur forme ou le repérage de comètes), ce sont les gros télescopes qui observent la totalité lointaine de l'univers et des physiciens qui expliquer l'univers.

Au niveau amateur on observe deux pratiques distinctes, même si elles se complètent : l'observation et l'astrophotographie. Et les moyens utilisés diffèrent tant dans leur nature que par leur coût.

Certes, le coût du matériel ne devrait pas intervenir dans l'équation, pourtant c'est cet élément qui dirige l'amateur, le plus souvent par défaut. La différence de coût entre le matériel nécessaire pour observer le ciel et en faire des photos est conséquente (de 3 à 4 fois), de sorte qu'on nous conseille souvent de débuter l'astronomie avec un dobson (le moins cher) arguant du fait que l'observation, il n'y a rien de mieux. On risque alors de se retrouver frustré lorsque l'observation seule, limitée par le matériel lui-même, ne contente plus l'amateur et que celui-ci préférerait photographier les objets du ciel profond et les rendre accessibles par le biais des clichés, alors que les oculaires seuls le laissent parfois sur sa faim… 

Pourquoi un tel écart de prix ?

Un dobson ne possède pas de monture capable de compenser la rotation de la Terre. Le tube Newton est simplement posé sur une monture azimutale peu onéreuse, fabriquée le plus souvent en aggloméré et c'est l'opérateur qui le pointe à son gré et à la main. Charge à lui de se repérer dans le ciel nocturne et de trouver les cibles qu'il recherche. Pour certains, c'est en cela même que réside le plaisir de l'astronome amateur tandis que pour d'autres il s'agit là du principal obstacle. 

Pour faire de la photo astro, on a besoin d'une monture capable de compenser la rotation de la Terre,     une monture équatoriale, le plus souvent, c'est là que ça se complique et que les prix augmentent considérablement. 

Pour fixer les idées, on passe aisément d'un budget de 400€ à un budget de 1500€. Dans le premier cas, on aura un dobson de 200mm de diamètre (c'est déjà conséquent) et dans le second une monture eq5 surmontée  d'une lunette de 80mm de diamètre, laquelle permettra de faire des photos détaillées de galaxies et autres nébuleuses en permettant des temps de poses très longs  (c'est cela qui va permettre de « montrer » ce qui reste difficilement visible au seul regard. 

En bref, l'astrophoto et les techniques qui en découlent permettent de dépasser les limites inhérentes aux optiques des télescopes. Moyennant un temps considérable et un travail informatique complexe à l'issue de la prise de vue proprement dite. 

Entre ces deux extrêmes, il existe également, une technique supplémentaire (utilisée par l'eVscope   ou le Stellina), le visuel assisté. L'élément essentiel ici est une caméra spécialisée suffisamment sensible pour « empiler » en direct des images successives. On peut, bien sûr, combiner cette technique avec une monture équatoriale mais cela permet également d'utiliser un dobson en laissant dériver l'objet dans le champ de la caméra. 

Matériel moderne

Je ne sais pas si beaucoup de monde s'en rend compte, mais le matériel à notre disposition est très au-delà de ce dont disposaient les astronomes (même professionnels) il y a quelques siècles ou même quelques décennies. Un télescope de 200 mm ou une lunette de 80 mm sont aujourd’hui très courant et abordables (même si ça n'est effectivement pas « donné »), alors que Galilée avait une lunette qu'il avait lui-même perfectionnée qui grossissait 30 fois. La plupart des découvertes en astronomie sont récentes : on sait mesurer les distances lointaines dans l'univers depuis à peine plus d'un siècle, le télescope spatial Hubble a 30 ans (d'ailleurs sa panne d'ordinateur sera-t-elle réparée ou va-t-il connaître sa fin ? ) et on découvre encore des choses sur Saturne, Pluton et la ceinture de Kuiper grâce aux sondes évoluant aux confins du système solaire… 

La technique de fabrication des miroirs paraboliques équipant nos tubes newtons a évolué et a été automatisée, ce qui en a réduit les coûts, mettant ce matériel à portée du plus grand nombre, au prix cependant d'une moindre qualité. C'est le prix de la démocratisation qui touche tous les domaines de la vie et des loisirs, les appareils photos et leurs optiques , les caméscopes, les ordinateurs, etc. 

Les caméras spécialisées en astronomie sont devenues de plus en plus performantes, y compris en couleur et permettent aujourd’hui d'imager le ciel profond aussi bien que les planètes du système solaire. L'évolution de la technique a révolutionné la pratique de l'astronomie. Pour mieux s'en rendre compte on peut comparer ici un daguerréotype de 1897 réalisé par l'observatoire de Meudon et la même galaxie du Tourbillon réalisée de nos jours avec un avec télescope de 200 mm de diamètre et un APN. 

L'astronomie chez les amateursL'astronomie chez les amateurs

De nos jours, depuis l'invention du CCD dans les années 70, on utilise des caméras dédiées qui filment les objets que l'on veut photographier en accumulant un grand nombre de poses au moyen de logiciels qui les assemblent et en « fabriquent » une image plus colorée et détaillée que ce que l'on pourrait voir avec un matériel donné.

La difficulté du choix

Quand on commence l'astronomie, on est rapidement confronté à la première difficulté : quel matériel choisir ? On se retourne alors vers des astronomes plus aguerris qui nous posent souvent la question suivante : que veux-tu faire, observer ce ci beau ciel ou bien en photographier les merveilleux joyaux ? Qu'en sais-je, moi qui n'y connais rien !

Les arguments ne manquent pas, de part et d'autres, chacun y va de son propre intérêt et on se retrouve le plus souvent face à de nouvelles interrogations (et frustrations, pour ma part). L'aspect financier vient vite sur le tapis et, face aux deux extrêmes présentés, on finit par succomber aux « sirènes » du dobson qui a pour lui son faible coût et de bonnes performances… mais qui, même s'il permet d'apprendre beaucoup de choses, demeure une « voire de garage » pour qui veut s'élancer sur la « voie royale » de l'astrophotographie. 

Première mise en garde à ceux qui hésiteraient encore, il faut chercher une voie « médiane » privilégiant l'évolution de ses choix successifs au fil du temps et de son compte en banque. Bien sûr, si vos moyens vous le permettent, le problème ne se posera pas.

L'idéal serait évidemment de posséder à la fois un matériel performant pour chaque usage spécifique, planétaire ou ciel profond, observation directe ou photographie. D'une certaine manière, le visuel assisté réunit partiellement ces deux extrêmes en réalisant « en direct » l'empilement d'images successives prises par une caméra en poses courtes. L'eVscope en est le parfait représentant. Il permet, malgré un faible diamètre, de révéler des images détaillées d'objets peu lumineux à un groupe, les membres d'un club, par exemple.

 

Les solutions

Je vais tenter de suggérer diverses « solutions » alors que je suis encore à la recherche de celle qui pourrait me convenir.

  • Les montures qualifiées de « nomades » ou de voyage. Certes, leur coût est modéré mais ne vous attendez pas à des résultats spectaculaires. Ces montures conviennent surtout pour des clichés de grand champ, elles sont plutôt destinées aux personnes qui cherchent une solution de secours lors de leurs déplacements. Elles permettront toutefois d'aborder les techniques de l'astrophotographie. mais il faut être conscient de leurs limites.

Au chapitre des ces montures légères, il existe l'AZ-GTI de Skywatcher, peu onéreuse, dotée du Goto et permettant le suivi d'étoiles, même s'il s'agit d'une monture azimutale dont le problème essentiel est la « rotation de champ ». Il s'agit d'un candidat à envisager, je vous en parlerai éventuellement plus tard si d'aventure je fais ce choix…

  • Une autre solution consiste à privilégier des montures équatoriales non motorisées avec un tube newton 150/750 sur une monture EQ3, par exemple puis à le motoriser par la suite soi même, y adjoindre un APN ou une caméra, etc.
  • Une dernière « solution » consiste à apprendre le ciel en l'observant au moyen de jumelles et à économiser le temps d'avoir les moyens d'acheter un setup complet. Le temps passé à l'apprentissage ne sera pas perdu et on pourra se retrouver (à condition d'avoir la patience nécessaire) à la tête d'un instrument qui nous conviendra parfaitement et que nous serons à même de maîtriser.
Conclusion

Soyez patients, prenez votre temps, le ciel ne va pas se sauver, il sera toujours là la semaine prochaine, le mois prochain ou l'année prochaine. N'oubliez pas que ce n'est pas le matériel qui fera de vous un observateur (ou photographe) hors pair, du jour au lendemain et sans apprentissage. Celui-ci sera aussi bien théorique que pratique. La théorie (le nom des constellations, par exemple) pourra se faire par tous les temps quant à la pratique elle nécessite une météo favorable et un beau ciel sans pollution lumineuse. 

Est-on prêt à investir une somme conséquente pour un matériel qu'on ne pourra pas utiliser de tout l'hiver ? Sans parler des dépenses additionnelles (un nouvel oculaire coute rapidement 150€) qui viennent rapidement grever le budget initial… 

Et une dernière remarque liée aux circonstances actuelles. Quasiment tous les types de télescopes et de matériel annexe sont en rupture de stock sine die, n'oubliez pas cette réalité...

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